Francenanorecif

Bac A La Loupe N°9 - Billyboyk

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Je m’appelle Julien, j’ai 33 ans et ai grandi dans l’Oise. Passionné de montagne, j’ai convaincu mon épouse en 2005 de partir vivre entre le Jura et les Alpes, au bord du Lac Léman, à Cessy dans l’Ain. Il y a 3 ans, nous avons eu une fille, Océane et son petit frère Timoté est arrivé il y a 7 mois.

J’ai de nombreuses passions après la famille : la photographie, la plongée, le VTT, le ski, la musique (je joue du piano et fabriquais des amplificateurs à tubes à mes heures perdues).

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Nous avons effectivement vu dans certains de tes postes que tu faisais de la plongée. Quels sont les spots que tu as faits ?

Je plonge depuis l’âge de six ans.
•    En méditerranée j’ai surtout plongé en Corse, j’apprécie plus particulièrement la côte des nacres. Je suis également allé en Crète et en Grèce où j’ai pu voir mon premier Hippocampe et ma première Ophiure.
•    En mer des Caraïbes, j’ai exploré les fonds guadeloupéens dans lequel j’ai vu mes premiers coraux colorés et rencontré pour la première fois les tortues en milieu naturel.
•    En Mer Rouge nous sommes allés du côté d’Hurguada et ses impressionnantes patates de corail, ses Dauphins et autres Barracuda.

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•    Dans l’Océan Pacifique, j’ai eu l’occasion de mettre la tête sous l’eau d u côté de Puerto Vallarta au Mexique, avec beaucoup de poissons !
•    Dans l’Océan Atlantique, les côtes bretonnes regorgent de belles surprises !
•    Dans l’Océan Indien,  j’ai été impressionné par la vie marine, aussi riche qu’aux Seychelles ! C’est là-bas que j’ai eu ma première rencontre avec un requin, un moment magique.


Et bien sûr, en version moins salée, je plonge au lac Léman à côté de chez moi.


Au niveau professionnel, je m’épanouis avec l’électronique et l’informatique en tant que technicien des systèmes audio-visuels de conférence aux Nations Unies à Genève. L’alliance de ces deux disciplines est pour moi très intéressante : pouvoir piloter du matériel avec du logiciel est fascinant !

Meiacanthus Bispinosus Occellaris
D’où le DIY ….

Et oui ! Dans la mesure du possible, j’aime beaucoup faire les choses moi-même. Pour ce bac, je m’en suis donné à cœur joie ! Bon, j’avouerais que, pour le collage des cuves, je ne faisais pas le fier mais à priori, je m’en suis bien sorti. Aucune fuite à déplorer jusqu’à aujourd’hui. La partie "gestion" avec l'Arduino a été passionnante, surtout l'éclairage et la conception de l'interface avec le matériel.


Comment es-tu venu à l'aquariophilie?

Lorsque j’ai eu mon premier CDI, il y a 10 ans, nous étions frustrés de ne pas pouvoir partir en vacances pendant une année. Nous avons alors décidé avec ma femme de consacrer le budget vacances de cette année-là à l’achat d’un aquarium d’eau de mer. Nous nous étions dit que l’on aurait un petit bout de vacances tout au long de l’année à la maison… grave erreur !

extrémité Montipora
Donc c’est le moment où ton épouse fait son entrée dans l’histoire. Peux-tu nous la présenter ?

Avec mes différentes passions, ce qui est sûr, c'est que Virginie fait preuve d'une grande patience et de beaucoup de tolérance. C'est une chance ! Elle a bien sûr d'autres qualités que je ne citerai pas afin de ne pas attiser les convoitises (… !) L'acquisition du premier bac étant une envie partagée, nous nous partagions les tâches, même le nettoyage de l'écumeur ! Malheureusement, nous étions mal partis à cause de notre manque d'expérience et de mauvais conseils reçus, ce qui a fait qu'elle s'est un peu désintéressée. Me retrouvant presque tout seul à m'occuper du bac, j'y passais beaucoup de temps et cela n'a pas amélioré son point de vue sur la maintenance de l'aquarium. Lorsque nous avons déménagé, j'avais un projet de faire un bac plus grand mais elle n'était pas du tout enchantée de cette idée. De plus, je dois avouer  que l'épidémie d'Oodinium survenue 2 mois avant de partir, qui m'a fait perdre pratiquement toute ma population piscicole en une semaine alors que mon bac tournait enfin correctement, m'a fait prendre la décision d'arrêter.

Des conseils mauvais de la part de qui ? Et sais-tu comment est venu cet épisode d’Oodinium ?

Lorsque nous avons débuté, nous avons fait le tour des animaleries autour de chez nous, une seule faisait de l’eau de mer. Nous avons discuté avec le vendeur, qui avait un discours très convaincant, surtout concernant le bien être des animaux, ce qui était notre première préoccupation. Je me revois lui dire que je voulais éviter au maximum de perdre des animaux arrivés dans notre  bac. Il était très rassurant, et étant donné que nous n’y connaissions rien, nous lui avons fait confiance. Au bout de 3 semaines, nous avions dans notre cuve de 240 litres, sous 2 tubes de 60W, une seule pompe de brassage de 1200 l/h et un écumeur Prizm, une Heteractismagnifica et un couple d’Amphiprion Ocellaris. Rien à voir avec Némo, nous avions pu observer cette symbiose en milieu naturel et avions été fasciné par ce comportement. Seulement, les premiers grands plaisirs passés (les premiers animaux introduits, le balai des poissons qui s’acclimatent à leur anémone, (magnifique à observer d’ailleurs, merci l’aquariophilie, car en milieu naturel, c’est pratiquemment impossible), le calvaire a démarré.
L’anémone s’est vite rendu compte qu’elle n’avait rien à faire ici et les soucis ont commencé. Jusqu’au jour où je suis allé discuter avec un client que je rencontrais assez souvent dans le magasin. Il m’a alors invité chez lui et j’ai vu mon premier vrai bac récifal, un 1000 litres blindé de SPS et LPS, notamment un énorme Catalaphyllia qu’il avait depuis très longtemps (je rappelle qu’à cette époque, l’importation de ce corail était interdite).

Je lui ai exposé nos soucis, il m’a alors offert un vieil HQI de 250W et m’a présenté à un de ses copains, qui de son côté, m’a donné un bac de décantation et vendu pour une bouchée de pain un vrai écumeur, le Deltec APF600. Ils m’ont ensuite conseillé de changer de brassage. Je suis passé sur des TunzeTurbelle avec leur contrôleur. C’est à partir de ce moment là que le bac a vraiment démarré, j’avais malheureusement déjà perdu quelques poissons.


Par la suite, encore trop peu expérimenté, ni bien renseigné, j’ai craqué un jour sur un Xanthurum, qui s’est vite retrouvé à l’étroit, du coup il est devenu agressif,. Je l’ai pêché et rapporté au magasin. Le vendeur (toujours le même) m’a proposé de prendre un autre poisson selon les arrivages. Quelque temps plus tard, je vois un superbe Centropyge tibicen. Je lui ai demandé s’il était acclimaté : « pas de souci, il est là depuis 3 semaines ! » C’est donc tout confiant que je l’introduis dans mon bac, 3 jours plus tard, il était mort et nous avons perdu 1 poisson chaque jour de la semaine qui a suivi. Seules 3 ChromisViridis ont survécu.Nous avons appris plus tard que le poisson venait d’arriver et que le vendeur savait qu’il y avait un souci d’Oodinium avec ses camarades de voyage. Ca a été très dur à encaisser. Là tu as vraiment envie de tout arrêter !

C’est pourquoi, des années plus tard, lorsque je suis rentré avec l'idée de me refaire un bac, Virginie n'était pas enchantée du tout. Mais je n'ai pas eu beaucoup de mal à la convaincre. La seule condition à respecter: "tu n'y passeras pas tout ton temps libre ! ".

C'était gagné! C'est elle-même qui a suggéré de le mettre dans le mur. Et elle s'en occupe sans souci lorsque je dois m'absenter de la maison.


Quelles ont été les approches de l’aquariophilie auparavant pour Virginie et son approche du monde marin?

Petite, elle avait eu un poisson rouge mais rien depuis. Elle n’est pas vraiment attirée par l’aquariophilie en soi, mais surtout par les animaux qui se trouvent dans le bac. Disons que la conception, la mise en place, l’entretien et toutes ces choses là ne l’intéressent pas mais qu’elle prend plaisir à observer la vie qui règne dans le bac, ce qui est déjà super ! Bien qu’elle ait toujours aimé les dauphins, elle a commencé à apprécier le monde marin lors de notre voyage en mer rouge. J’avais envie de lui faire découvrir les trésors cachés sous la surface et je me suis dit que les fonds égyptiens devraient permettent d’accrocher facilement, ce qui a été le cas, nous sommes rentrés avec de belles images plein la tête !

Petit retour en arrière pour ce qui te concerne : pourquoi l’aquariophilie et pourquoi le récifal?

Je n’avais pas eu d’expérience en eau douce avant l’eau de mer. Le peu d’aquariophilie remontait à l’école primaire, époque à laquelle nous avions capturé des têtards pour les faire grandir dans un bocal en salle de classe. Malgré la réussite de l’expérience confirmée par la libération d’une grenouille dans son étang, l’important taux de mortalité m’avait convaincu de ne pas renouveler ce type de pratique.

Etant passionné par le monde marin, même si je prends toujours beaucoup de plaisir à croiser un Brochet ou un banc de Perchettes dans un herbier au lac, je ne me voyais pas faire un bac d'eau douce à la maison, cela ne m'intéressait pas, tout simplement. A l'époque, mon beau-père avait un bac avec des néons et autres Guppies, je trouvais cela sympa mais sans plus. Aussi, Virginie voulait un aquarium avec de jolis poissons et de jolies couleurs, c'est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers l'eau salée. Je vois des jolies choses en eau douce mais cela ne me fait pas rêver.

Selon moi, la vie des invertébrés est plus intéressante que la vie piscicole. Si ça n’avait tenu qu’à moi, suite à notre première expérience, pour ce second bac, ça aurait été plutôt un « CoralsOnly » ! Mais ma chérie m’a demandé un jour : « Quel est l’intérêt d’avoir un aquarium sans poisson ?». Elle avait raison, je dois reconnaitre aujourd’hui que les poissons sont une part importante dans le bac, surtout grâce à l’animation qu’ils apportent. Ils font passer de bons moments à les observer.


Donc, si nous comprenons bien, c’est un désir esthétique qui a motivé votre choix ?

Oui c’est sûr que l’on préfère tous les deux avoir des coraux bien colorés que des plantes aquatiques ! Mais aussi, la vie marine et sa grande diversité est, selon nous, plus attrayante. Si l’on prend un peu de recul et que l’on regarde tout ce qui vit dans nos bacs, les poissons et coraux ne sont que la face visible de l’Iceberg. Il y a quelques semaines par exemple, j’ai découvert une Stomatella un soir, elle doit être là depuis le début mais je ne l’ai jamais vue, lors de sa découverte, je pensais même que c’était une progéniture du Strombus récemment introduit !

 



Gobiodon

 

Nous insistons beaucoup sur la proximité du bac et de son gardien et de sa présence dans le lieu de vie.
Y a t il eu donc de ta part une réflexion entre ton bac et l'espace de la pièce dans laquelle il se trouve? Dans le choix de la pièce même ? As-tu pris en compte les déplacements qui ont lieu dans la pièce pour le placer et composer son décor?



L'idéal aurait été de placer le bac au deuxième étage de la maison, pièce destinée à l'origine à la musique, qui depuis l'arrivée des enfants permet de se retrouver en famille. Le souci, c'est qu'il n'y a ni arrivée d'eau, ni évacuation: la maintenance s'en retrouvait beaucoup trop compliquée!



Situation du bacEnsuite, je me suis dit que le salon au rez-de-chaussée était le meilleur endroit, on pouvait se poser devant le bac, la cuisine n’est pas loin pour l'eau, c'était décidé ! J'ai commencé le meuble, puis un soir, en discutant avec ma femme, elle me dit: "Et pourquoi tu ne le mettrais pas dans le mur entre le salon et la salle à manger?"

C'est ainsi que j'ai ré-ouvert le mur fermé quelques années plus tôt (ancien emplacement de porte), ainsi, le bac sera visible depuis le salon... et la salle à manger ! La seule condition était de réaliser une jolie intégration pour que cela plaise à tout le monde.

Ce qui sous-entend donc que ton bac est une des activités centrales de ta maisonnée ? Est ce que cela a à voir avec la recherche de l’esthétisme et des couleurs qui a motivé votre choix du début ?

Activité centrale, non. Un des principaux centres d’intérêt, oui. Aujourd’hui, il n’y a heureusement pas trop d’activité autour du bac. C’est principalement moi qui m’en occupe, et les tâches sont de plus en plus rares. Je donne à manger tous les soirs, tous les 2 ou 3 jours je passe en même temps un coup rapide sur les vitres. Le changement d’eau est mensuel maintenant et ne me prend pas très longtemps. Je nettoie la partie technique tous les deux mois environ. Ce qui fait qu’au bout du compte, ce n’est pas une grosse activité.

En revanche, il est vrai que le bac est une source de discussion qui revient régulièrement, surtout quand la famille ou les amis nous rendent visite. Mais au sein de nous quatre, il est maintenant intégré et fait « parti des meubles ».



Donc dans les faits, comment vivez-vous les jours de semaine et les week ends autour de votre bac ?  Comment vos invités réagissent ils ?

Sa position fait que c'est la première chose que l'on voit quand on rentre à la maison, il est en face de la porte d'entrée. C'est toujours agréable d'ouvrir la porte et de tomber nez à nez avec toute cette vie. Nous pouvons également l'admirer pendant les repas, et même s'il retient un peu moins notre attention que lors des premiers temps, il n'est pas rare qu'Océane s'arrête pour nous faire remarquer que tel ou tel poisson fait son spectacle ou qu'une des crevettes fait des cabrioles.

Lors des visites de la famille ou des amis, tout le monde est en admiration devant le bac. C'est amusant comme les personnes sont attentives à ce qui se passe à l'intérieur, à son évolution. J'ai souvent le droit à des remarques comme "Wahoo, comme il a grandi celui-ci ! ", "Les couleurs sont magnifiques ! " ou encore "Tiens, tu ne l'avais pas ce poisson la dernière fois? ". J'ai même un ami instructeur de plongée qui m'a avoué regarder les choses autrement lorsqu'il plonge depuis qu'il a vu comment la vie évolue à la maison, surtout les coraux auxquels il prêtait moins attention auparavant. Je suis content car personne ne reste indifférent devant mon bac, et même s'il est difficile de rentrer dans les détails car on déroute vite les néophytes avec notre Calcium et autre Catalaphyllia jardinei, c'est toujours très agréable de pouvoir partager sa passion lorsque les gens sont intéressés.


Nous abordons maintenant la partie du bac lui-même.
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Je ne me suis pas vraiment posé la question sur quelle méthode choisir, mon premier bac était Berlinois, je suis reparti sur le même principe. Et aujourd'hui, quand je bouquine la méthode Jaubert, cela ne m'inspire pas vraiment.J'apprécie le côté technique du Berlinois aussi.


As tu une décante?

J'avais commencé mon premier bac sans décante, ce qui n’était franchement pas pratique. Et pour ce second bac, j'ai passé beaucoup de temps sur sa conception, je ne voulais pas me retrouver avec les mêmes galères que dans le passé. J'ai donc une grosse décante, ou plutôt bac technique car j'ai retiré la partie décantation après quelques mois, il mesure 76x56x40 et comprend un refuge d'un volume de 40 litres.


Qu’entends-tu par « décantation ?» Quelles sont les raisons pour lesquelles tu avais mis cette décantation? Comment  l’avais tu conçue et pourquoi l’as tu arrêtée?

Au tout début, entre l’arrivée de la descente et la zone technique, j’avais fait des chicanes, dont une sur deux était amovible pour faciliter le nettoyage. Ceci afin de piéger les sédiments présents dans la colonne d’eau.Je n’avais pas la place de faire une vraie décantation bien longue mais cette substitution fonctionnait plutôt bien, je ne retrouvais presque pas de sédiments dans les compartiments suivants. J’avais au départ un gros écumeur, l’ATI BBM 200 et quand j’ai mis en place le Rac, puis le filtre fluidisé pour la résine anti phosphate, j’ai commencé à manquer cruellement de place dans la zone technique. J’ai donc retiré les chicanes et gagné ainsi de précieux centimètres. Depuis, j’ai changé d’écumeur, j’ai malencontreusement fait tomber l’ATI qui s’est fissuré et sert à présent d’écumeur de secours. Je pourrais remettre les cloisons mais on s’habitue à l’espace, d’autant plus que j’ai à présent un filtre UV en continu.

la techniquePour la descente, je ne voulais rien dans le bac exempté les pompes, du coup j'ai eu l'idée de faire la surverse à l'extérieur, c'est l'avantage de faire les choses soit même : on fait ce que l'on veut ! J'ai vu par la suite que les bacs acryliques utilisent le même principe, l'idée n'était donc pas si idiote !
J'ai mis deux descentes, après calcul, la principale est en 25 mm et celle de secours en 20 mm. J'ai essayé plusieurs méthodes pour le bruit, Durso, descente noyée... Aujourd'hui je suis en Durso, ce n’est pas la plus silencieuse mais c'est la plus fiable selon moi. La descente de secours alimente le refuge et le RAC.


Tu es en train de nous dire que c’est plus une descente secondaire et pas du tout une de sécurité. Que se passerait-il au cas où la première se boucherait ?

Le débit dans la descente secondaire est réglable dès son début, grâce à un trou qui traverse deux tubes, comme on peut le voir sur la photo en haut à droite. Pour ajuster le débit, je tourne le tube PVC et cela ferme plus ou moins l’ouverture située à sa base. Si la descente principale se bouche, le niveau dans ma surverse monte et fini par atteindre le Durso de la descente secondaire et celle-ci prend alors le relais.

En fonctionnement normal, il ne circule pas beaucoup d'eau à l'intérieur, juste ce qu'il faut pour alimenter le RAC (environ 4 l/h) et le refuge (environ 80l/h). Le réglage du débit dans le refuge se règle à l'arrivée de la descente, grâce à un système de trop plein, c’est la photo en haut à gauche. Je peux régler ce débit tournant la bague que j’ai faite en bas du tube, où l’on voit le jet qui parle vers la droite. Le trop plein (le filet d’eau sur la gauche de la photo) s’écoule dans un tube qui est relié à un passe-paroi qui lie le refuge à la partie technique. C’est par là que passe l’eau en cas de descencte principale bouchée, cela sans trop perturber le débit dans le refuge.

Si jamais la seconde est bouchée, j’ai calculé  un petit volume pour la zone variable qui héberge la remontée, ce qui fait que cette dernière fonctionnera à sec bien avant que la cuve du haut ne déborde.

Concernant le Turn-Over, je ne peux pas dire précisément, je pense que je dois être aux alentours de 800 litres par heure soit environ trois fois mon volume net d'eau (que j'estime à 250 litres).

Peux-tu nous redonner le litrage de chacun de tes éléments composant ton installation ?

La cuve principale fait 215 litres bruts, le refuge fait 40 litres bruts et la zone technique comporte 55 litres nets. C’est elle que je vide lors de mes changements d’eau. J’ai une réserve d’eau osmosée de 13 litres aussi.

couple Synchiropus
Je fais une pause à nouveau : tu avais fait une vraie decantation, ce qui est peu utilisé. Quelles ont été tes sources? Et question annexe : quelles sont tes sources d’informations, au sens large, en aquariophilie?

J’avais des chicanes dans la décante de mon premier bac, j’en étais content. Du coup, je les ai intégrées lors que j’ai dessiné l’actuelle. C’est vraiment un système qui fonctionne bien, pas besoin de perlon ni micron-bag, les sédiments se retrouvent tous au mêne endroit, c’est parfait ! Le seul inconvénient, c’est la place perdue. Je n’ai pas mis en place de filtration mécanique depuis que je les ai retirées, mais je m’en sors bien, les sédiments finissent dans la zone technique, et j’avais volontairement surélevé le bac technique par rapport au niveau du sol pour pouvoir siphonner. L’avantage des sédiments, c’est que grâce à eux, la microfaune est abondante.
Concernant mes sources d’informations, j’ai quelques bons bouquins comme les volumes de l’aquarium récifal, l’Atlas du monde marin de Mergus, je suis abonné àZebrazomag. A mon avis tout ceci est une bonne base. Il y a aussi Internet, certaines personnes font des sites vraiment intéressants. Les forums sont très bien également mais il faut faire attention et savoir prendre les informations avec du recul, on y lit des choses vraiment bien mais aussi des choses que je trouve dangereuses pour les débutants.
Mais la source la plus instructive reste pour moi les rencontres avec d’autres récifalistes. Qu’elles soient positives ou non, on a toujours à y apprendre quelque chose. C’est grâce à ces rencontres que j’ai vraiment pu progresser.

Nous allons nous intéresser maintenant au caractère vraiment technique de ton bac.



Commençons par l’éclairage : quel est-il?

ArduinoLa rampe est "made in Julien", composée de 24 Led Cree Cool White, et 24 Royal Blue. J'ai rapidement remplacé les drivers Meanwell qui ne me convenaient pas, surtout au niveau du démarrage et de leurs fameux 13%, par des Alpheus, alimentés par une alimentation d'automate Siemens. Je pense qu’il ne faut pas lésiner sur les alimentations en général, car sans elles, plus de lumière et autres. Les alimentations d’automate sont garanties pour fonctionner 24/24 pendant 100000 heures, soit environ 10 remplacements de Led !


Pour les néophytes, peux-tu nous rappeler ce que sont ces 13% ?

Les drivers Meanwell que j’avais reçus ne savent pas piloter les Led en dessous de 13%, ce qui fait qu’à l’allumage et à l’extinction, nous avons un palier qui me déplaisait.

La rampe est pilotée par un Arduino, j'ai écrit un programme qui permet de se passer de valeurs prédéfinies comme on trouve un peu partout, tout est paramétrable à souhait grâce à des fonctions mathématiques, lever et coucher de soleil, durée de rampe, durée de l'éclairage... Les canaux (5 au total : 3 blancs et 2 bleus) sont séparés ; ainsi le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest, l'éclairage lunaire est assuré par une Ledblanche avec un angle 150° dont la valeur maximum est calculée en fonction de la phase lunaire du jour. Je me suis bien amusé !


On voit cela ! Est-ce que tu as pensé à intégrer les saisons aussi ?

Oui bien sûr, j'avais pensé aux longueurs des journées, aux conditions météo selon la date, aux passages nuageux…


Tout est prêt mais je ne les ai pas mis en service, je ne suis pas certain que cela ne nuirait pas au bien être des invertébrés. Nous n'aurons jamais le soleil au-dessus de nos bacs et les choses fonctionnant correctement aujourd'hui, je ne veux surtout pas perturber cet équilibre juste pour le plaisir de nos yeux.


Quel ratio de pierres vivantes ou autre support bactérien as-tu mis en place?

J'étais à 50 kilos de pierres vivantes au départ mais j'ai allégé mon décor et je dois en avoir 35 aujourd'hui. Tout n'est pas dans le bac d'exposition, une partie est aussi dans le refuge et la partie technique. J’ai environ vingt kilos de sable Bora Bora dans le bac principal et 15 kilos de plus gros sable dans refuge.


As-tu aussi mis en place un bac annexe et ou un refuge ?

Oui, j'ai un refuge de 40 litres, qui abrite quelques kilos de pierres vivantes et de la Caulerpa racemosa que j'élague environ toutes les deux ou trois semaines. Son éclairage est assuré par une rampe maison, composée de 3 led cool white, 3 royal blue et 3 rouges, toutes pilotées à 600mA. La microfaune y est paisible mais pas régulière, il arrive qu'elle prolifère, tout comme elle peut être absente, je n'ai pas compris pourquoi, mais cela ne m'inquiète pas plus que ça.
Montipora

Aucune idée de ces variations de peuplement ?

Non, mais je ne désespère pas de les comprendre un jour…


Quels paramètres tiens tu dans le bac et pourquoi un tel choix de paramètres ?

Au début du bac, je suis parti sur les paramètres que j'appelle "Redsea", à savoir Ca = 450, KH = 12 et Mg = 1350.


Pourquoi ce choix ?

Je suis parti uniquement avec des petites boutures et je souhaitais que tout ce petit monde pousse rapidement afin d'atteindre des silhouettes plus naturelles que de simples petits bouts de branches. Je me suis laissé influencer par les jolies publicités RedSea, ce qui fait que j'ai essayé de maintenir ces paramètres... jusqu'à ce que je me rende compte que cela ne changeait pas grand-chose pour mon bac.


Ok RedSea comme la marque ….

J'ai vite conclu qu'ils sont difficiles à tenir sans s'en occuper régulièrement, je me suis retrouvé avec un Magnésium à 1600 par exemple, tout ça parce que je ne l’avais pas surveillé pendant 2 semaines ! J'en ai eu assez et j'ai arrêté de me soucier du nombre de gouttes qu'il faut pour que le réactif change de couleur,  en me concentrant uniquement sur l'aspect de mes pensionnaires. De tels propos m'auraient étonné il y a encore quelques mois mais je pense qu'il arrive un moment où on connaît vraiment bien son bac et que l'on sait le "lire" sans soucis. Pendant les congés de cet été, le CO2 du RAC s'est terminé une semaine avant notre retour. En rentrant, je me suis tout de suite aperçu qu'il y avait un souci, certains SPS n'étaient pas ouverts comme il faut, les LPS pas gonflés...

Je ne mesure presque plus les paramètres, mais en gros, je pense être à 380 de Calcium, 7° de KH et 1250 de Magnésium, on est loin des taux recommandés pour une bonne croissance mais pour mon bac, ça pousse presque trop vite!

Acropora
Pourquoi un kH si bas ?

Je ne trouve pas que celui-ci soit bas, mon PH ne bouge pas trop entre le matin (8.0) et le soir (8.4), c'est principalement ce que je lui demande.  Mon refuge éclairé en inverse doit également contribuer à cet équilibre, c'est vrai. L'avantage est également de limiter les ajouts de CO2 car si j'augmente le CO2 pour augmenter le kH qui tamponne les baisses de pH pour compenser l'augmentation de CO2, c'est un peu le chien qui se mord la queue... Et mon bac tourne bien avec ce paramètre, qui d'ailleurs, se rapproche des paramètres de l'eau de mer naturelle. Sur ce point-là, de nouveau,  je ne compte pas perturber l'équilibre général de mon bac.


Concernant la "pollution" je suis plutôt ras des pâquerettes sans effort, le pied ! Mais je constate qu'il ne faut pas que je descende au zéro pointé, l'ensemble du bac n'apprécie pas. Je dirais que les PO4 entre 0.03 et 0.1, les NO3 à 5, c'est très bien.
Pour la salinité, je suis environ à 35 grammes de sel par litre, mais ça bouge un peu selon ce que me sort l'écumeur ou pas.


Quelle marque de sel prends-tu ?

Partisan du naturel, j'utilise du sel naturel, le RedSea. J'ai utilisé la première année le Coral Pro enrichi puis lorsque je maitrisais mieux mes paramètres grâce au RAC, je suis passé au Red Sea Salt tout simple. J'aime beaucoup ces sels, ils sont faciles à utiliser, je ne chauffe pas l'eau osmosée et je ne brasse l'eau qu'une demi-heure une fois le sel introduit, ça facilite les changements d'eau !

Mon point de vue est que l'on ne pourra jamais obtenir la stabilité des paramètres de l'eau de mer et ses millions de mètres cubes, et qu'habituer nos animaux aux inévitables variations n'est pas forcément une mauvaise idée.


Humm Humm es-tu si certain de toi ? Tu es pourtant plongeur, Julien !

Non, je n’en suis pas certain mais en tant que plongeur, j’ai pu seulement observer les nets changements de température. Par contre, je reste persuadé que les paramètres du milieu marin restent dans une fourchette bien précise. Le kH de l’eau de mer naturelle ne se retrouvera pas à 2 par exemple ce qui peut arriver avec un RAC défectueux. Et les Nitrates de leur côtés, que l’on peut voir monter chez nous très vite et très fort en cas de décès d’un poisson entre autre, ne doivent probablement pas monter beaucoup en milieu naturel, malgré les quantités importante de dépouilles journalières.

Mais c’est vrai, je ne suis pas sûr de tout cela, c’est une supposition que je fais, peut être que je me trompe, ce qui soulève un point intéressant, nous avons toujours à apprendre en récifal !

Acropora
Quel est ton entretien et les ajouts que tu fais ? Pourquoi ?

Au départ, je me disciplinais à changer 10% à 20% d'eau toutes les semaines. Je me suis rendu compte que le fait de changer 20% seulement toutes les trois voire quatre semaines ne nuisait pas à mon bac, du coup je reste comme ça. Un changement d'eau reste malgré tout une grosse opération, on met les mains dans l'eau, on chamboule un peu les paramètres, dans mon cas, ce n’est pas plus mal de les espacer.


Pourquoi est ce que cela paraît si compliqué ? Prépares-tu ton eau osmosée ou l’achètes-tu ?

Ce n'est pas compliqué. Je fabrique mon eau grâce à un osmoseur à 4 étages que j'ai automatisé afin que lorsque mon bidon est plein, il s'arrête tout seul. L'eau ici est assez propre, je mesure au TDS mètre en entrée environ 160ppm et 0 pointé en sortie, après avoir laissé passer au moins un cycle d’eau dans l’osmoseur quand il n’a pas servi depuis quelques jours.

Ce qui me dérange un peu dans les changements d'eau, c'est le fait de venir perturber, même si on apporte de bonnes choses, l'équilibre général du bac. Par exemple, je ne cache pas que j'en profite à chaque fois pour remonter ma salinité qui a souvent dérivé entre 2 et 3 grammes par litres. Ceci à cause de l’écumeur par exemple ou parce que j’ai donné des boutures entre temps et prélevé quelques litres d’eau qui auront été remplacés par de l’eau douce. Je fais de l'eau à la même densité que mon bac mais j'en remets plus que j'en retire, ainsi avec mon évaporation, je remonte doucement ma densité sans trop perturber les animaux.

Je n'ajoute rien dans le bac, le RAC fait bien son travail, et tant mieux!

Montipora Stellata
Quel substrat utilises-tu pour ton RAC ?

J'utilise le Deltec Hy CarbSpecial, celui avec le magnésium. Il me permet de maintenir mon kH, mon Ca et mon Mg sans rien ajouter d'autre. Je pense de toute manière qu'ayant choisit un RAC Deltec, il est mieux d'utiliser le substrat adéquat. Je ne pense pas que la fluidisation fonctionnerait avec de l'ARM par exemple. Dans tous les cas, vu la santé des SPS de mon bac, je pense qu'il remplit très bien sa mission.


Abordons maintenant la partie du vivant dans ton bac:

A la base, j'avais acheté un bac complet à un particulier, je me suis donc retrouvé avec quelques poissons, quelques coraux mous et quelques Aiptasias. Parmi les poissons, il y avait une magnifique Blennie Bagnard de 30 cm que je ne pouvais pas garder, tous les autres, un couple d'Amphiprion ocellaris, un Salarias, un Gramma loreto et un couple de Kauderni sont restés dans mon bac.

L'idée originale était de ne pas avoir beaucoup de tâches de maintenance, du coup je m'orientais vers des animaux réputés "faciles". Un jour, un particulier a arrêté son bac et je suis allé faire un tour pour voir ce qu'il avait: Je suis reparti entre autre avec un bénitier et un Catalaphyllia, je n'ai pas été assez fort pour résister à la tentation, j'adore ces animaux. Pour le côté facile, c'était foutu !

Ensuite, j'ai rencontré une personne à une bourse qui m'a invité à venir lui rendre visite. Je suis reparti avec une douzaine de boutures (moi qui ne voulais pas faire de dur !) et la machine était lancée. Tout ce petit monde a poussé puis j'ai commencé à bouturer moi aussi et ainsi échanger. Au fur à mesure, les mous ont disparu de mon bac, il ne me reste qu'une "cascade" de Discosoma, Ricordea et 2 souches de Xenia, je trouve ce corail très intéressant avec la vie qu'il apporte au bac, même si il faut arriver à le contenir! J'avais également de superbes LPS mais les batailles nocturnes m'ont obligé à m'en séparer, dans nos volumes, on ne peut pas tout avoir. Du coup aujourd'hui je me retrouve avec beaucoup de SPS, chose que je n'aurais jamais imaginé il y a 2 ans!  


Qu’est ce que tu veux dire ? Que tu t’es laissé avoir ou que tu as franchi le Rubicon que tu n’osais pas franchir ?

Un peu des deux ! Disons que j'avais peut être besoin de me laisser avoir pour franchir le fleuve. Pour moi, les SPS étaient limités aux meilleurs d'entre nous, et nécessitaient une maintenance pointue et rigoureuse, ce dont je ne voulais pas. Aujourd'hui je me rends compte que ce n'est pas si difficile que ça et que tout pousse bien, avec de jolies couleurs, sans que ce soit l'usine à gaz niveau technique. Moi qui ne voulais que des coraux mous, je ne sais pas si je serais capable de tenir comme il faut un Sarcophyton aujourd'hui!


Concernant les poissons, je me suis laissé tenter au début par quelques conseils des poissonniers du coin mais si c'était à refaire, je ferais autrement. En effet, même si ce n'est pas évident à trouver, il existe des espèces superbes et surtout originales qui sont très bien adaptées à nos volumes. Pour les derniers pensionnaires que j'ai introduits, j'ai vraiment étudié la chose, et surtout, commandé et attendu. Ainsi je savais ce que je voulais et je n'étais pas tenté de prendre un coup de cœur non réfléchi.


Peux-tu nommer les espèces que tu héberges dans ton bac?

Voici un petit diaporama pour vous présenter la compagnie:


 


Pourquoi les as-tu choisis?

J'essaie d'avoir des animaux originaux, malgré le fait que j'encourage les échanges pour éviter les importations, qui ne sont plus nécessaires selon moi, je pense que l'on a largement de quoi faire sur notre territoire. Mais cela restreint vite les possibilités car on retrouve souvent les mêmes espèces chez les récifalistes voisins. Je demande également l'avis de mon épouse lorsque je choisis un nouvel habitant.

Mais dans tous les cas, je me documente le plus possible avant chaque introduction, ça évite les mauvaises surprises et limite ainsi les erreurs.


As tu eu une réflexion sur leur place et si oui de quoi a-t-elle découlé?

Oui et non. J'ai certaines pièces que je qualifierais de "principales", et une fois en place, j'ai positionné les autres en fonction d'elles pour que l'ensemble soit le plus harmonieux possible. J'ai revu plusieurs fois le décor, notamment la position des pierres vivantes, aujourd'hui le résultat me satisfait pleinement.

Catalaphyllia
As-tu noté un changement de comportement du vivant après ce changement ?

Pas vraiment non, rien du côté des coraux en tout cas. Les poissons, eux, semblaient avoir plus de place, mais moins de cachettes, le tout a dû compenser.


Quels sont les compromis et les risques que tu as choisi de faire ton bac au niveau de la population? (que ce soit des coraux, des autres invertébrés et des poissons)

Le plus gros risque que j'ai pris concerne les coraux. Je n’ai pas résisté aux premières petites boutures de LPS et SPS, malgré mon bac encore jeune même si en fin de compte, ce n’est qu’un déménagement depuis l’ancien propriètaire. Aujourd’hui je me rends compte que cela n’était pas très raisonnable mais mon bac ne serait pas ce qu’il est sans ces «premiers essais» qui se sont vite avérés concluants. Je touche du bois, depuis le début de ce bac, j’ai perdu une petite bouture d’Hystrix, une autre d’Acropora et un Goniopora violet que je n’ai pas réussi à acclimater. Ma plus grosse perte corallienne était un corail mou, un superbe Sinularia jaune.

Avec le temps j’ai dû me séparer de certaines jolies pièces, je pense notamment à un petit fragment d'Hydnophora que j'ai vu grandir au point d'atteindre une jolie taille, mais dont j'ai dû me séparer car il brûlait tout ce qui se trouvait aux alentours. J'ai ensuite fait de même avec la plupart de ma population de LPS.Je ne m’étais pas assez renseigné lors de leur acquisition.

Concernant les poissons, j’ai pris deux risques principaux. Le premier le C. Bicolor  mais aucun souci avec les coraux jusqu’ici ! Le second, bien moins glorieux, avec un Ctenochaetus Strigosus. Passé les premières semaines, je me suis dit que c’était gagné mais il s’est fait ensuite ennuyer par un de ses compagnons et n’a pas tenu. J’adore les chirurgiens, c’est pourquoi j’ai voulu tenter l’expérience avec lui mais je ne recommencerai plus, malheureusement.


Qui l’a persécuté ? Pourquoi ne pas essayer à nouveau en prenant des précautions ?

C'est le Pseudanthias qui l'a ennuyé, je l'ai depuis pêché car son comportement changeait de plus en plus, surement à cause de sa taille qui devenait de plus en plus importante. Il était pourtant très pacifique à son arrivée. C'est dommage, sa robe devenait de plus en plus belle.
Pour en revenir au chirurgien, il est vrai que je pourrais essayer de nouveau car ce poisson me plait beaucoup mais pour le moment, je vais en rester là: Si j'en croise un lors d'une visite chez mon poissonnier et qu'il est en bonne santé apparente, on verra sur le moment !

Un Ctenochaetus persécuté à mort par un Anthias ??!!! Ce dernier était-il seul ? Quelles tailles faisaient-ils ?

Ben oui, disons qu’il ne le laissait pas tranquille, il était tout seul en effet, et un peu plus long que le Chirurgien. Il embêtait déjà un Kauderni et ensuite, il s’en est pris aux demoiselles, puis au Nemateleotris magnifica, je lui ai donc trouvé une nouvelle maison.

La vie à la maison
Comment nourris-tu ces animaux? Avec quels produits? Suivant quelle fréquence? Et pourquoi?

J’utilise principalement les produits de la marque Ocean Nutrition. Tout d’abord parce que je les trouve près de la maison et ensuite parce qu’ils conviennent à tout le monde. Je nourris tous les soirs, en variant tous les jours. En général, je donne entre 4 et 6 cubes (4 principalement pour les poissons et 2 la nuit pour les coraux, si je passe devant le bac à ce moment-là). Océane aime beaucoup leur donner à manger, ce qui me coûte en général un bon nettoyage de vitre !

J’utilise le plancton rouge, les Artémias, les Mysis, les Cyclopes, les œufs de poissons, œufs de Homard, Krill hachés, moules hâchées et les Rotifères pour les coraux. Je donne aussi des paillettes «Prime reef flakes » ou « BrineShrimp flakes » et parfois des granulés « Formula one » ou « Formula two ». De temps en temps je donne une moule à l’Alpheus et une au Catalaphyllia. Si je passe chez un vendeur qui a du vivant, j’en prends une bonne quantité et c’est la semaine de la gastro dans mon bac pour tout le monde!

Tout cela prend de la place, il y a un tiroir du congélateur rien que pour le surgelé et j’ai tout un meuble d’angle de la cuisine pour le petit matériel.

Pour le surgelé, je rince tout à l’eau du robinet sauf les Rotifères pour les coraux. J’avais essayé de ne pas rincer pendant une période mais je n’avais vu aucune amélioration et je devais changer plus souvent la résine anti-PO4.


Nous attachons une valeur didactique parfois plus grande aux difficultés rencontrées et à la quantité d’enseignements que l’on a pu peut-être en tirer. Quels ont été tes problèmes?

Ma première expérience avec mes lacunes techniques les premiers mois a fait que je voulais être irréprochable à ce niveau pour ce nouveau bac. Selon moi, si la partie technique tient la route, c’est beaucoup plus facile pour le reste. Du coup, même si j’avais bien potassé la chose, j’ai pas mal farfouillé les 6 premiers mois et corrigé les « erreurs de conception ». Ce qui m’a pris pas mal de temps. Je ne sais pas si cela a servi, mais aujourd’hui, je ne me pose plus de question et je ne touche plus à mon bac, c’est que cela doit quand même fonctionner comme il faut…

Mon plus gros souci remonte à il y a un an. J’ai tous mes SPS qui sont devenus marrons en 1 semaine et les LPS qui commençaient à nécroser. Pourtant tous mes paramètres étaient habituels.Ça a été très frustrant de ne pas comprendre pourquoi les choses ne tournaient plus rond. J’ai soupçonné les travaux sur les canalisations d’eau dans la rue, j’ai donc utilisé uniquement de l’eau minérale pendant quelques semaines jusqu’à ce que les choses rentrent dans l’ordre. Je n’ai pas eu de pertes de souches mais j’ai dû bouturer certains pieds assez sévèrement pour pouvoir les conserver.

Acropora + Chelmon
Ton projet est-il de changer de bac à terme ou de faire évoluer l'actuel?

Plus le temps passe et plus je me rends compte que ce volume me convient très bien. Les changements d’eau ne sont pas imposants, le matériel haut de gamme reste dans des tarifs abordables, je maintiens une jolie population (à mon sens).

Si je devais changer quelque chose, ce serait la cuve principale pour la faire venir au raz des murs et pourquoi ne pas augmenter un peu sa hauteur. J’aimerais bien aussi surélever ma partie technique pour faciliter les nettoyages et incorporer une belle réserve d’eau douce sous elle.


La justification ultime à toutes les difficultés présentes pour mettre en oeuvre notre passion est le plaisir. Qu'attendais-tu de ton bac? Est-ce que tes attentes ont étaient comblées ?

Il y a 2 ans, l’aquarium de Monaco est venu présenter une exposition avec quelques bacs de 30 litres sur mon lieu de travail.

En discutant avec les intervenants, je me suis dit que je pourrais me lancer de nouveau dans l’aventure, prendre un petit bac, quelques coraux mous, 1 ou 2 poissons…

Puis au fur à mesure de la conception, de 30 litres je suis passé à 150 et quand la décision de l’intégrer dans le mur a été prise, j’ai fini avec 215 litres. Les coraux mous ont rapidement fini par laisser la place aux durs et les « quelques poissons » se sont retrouvés à une quinzaine accompagnés de 5 crevettes. Tout ce petit monde a trouvé sa place et vit sa vie plutôt bien apparemment.

Donc oui, même si j’ai malheureusement eu quelques pertes, je suis comblé !

Il y a également un aspect auquel je n’avais pensé au début, du moins pas à cette échelle, c’est l’alliance de l’aquariophilie avec une de mes autres passions : la photo. En effet, je fais depuis de nombreuses années pas mal de photographie, sur terre, sous l’eau, mais je ne pensais pas que la « photographie aquariophile » pouvait être une activité à part entière. Je peux passer de nombreuses heures à prendre des clichés des animaux de mon bac. Et ayant toujours été attiré par la macrographie, je suis comblé à ce niveau-là ! Il y a dans nos bacs tellement de petits détails qui passent malheureusement souvent innaperçus, que cette discipline permet d’extraire des sujets que l’on n’aurait probablement pas relevés autrement. La photo m’a également permis d’apprécier l’éclairage sous les led actinique, que je n’aimais pas au début. Mais lorque que l’on arrive à faire ressortir la fluorescence des coraux, cela procure un tel plaisir que l’on finit par y prendre goût.

 

Bac
A la fin de ton premier bac, que sont devenus les rares survivants et le matériel ?

J’avais contacté une animalerie proche de mon lieu de déménagement qui a accepté de tout reprendre contre un bon d’achat. J’ai donc fait 600 kilomètres avec les survivants et les pierres. Pour le matériel, j’ai tout revendu.

Et pour le bac actuel?

Techniquement, je me suis fait vraiment plaisir. Je n’aurais jamais cru que je pourrais coller mes cuves, fabriquer ma rampe, la piloter aux petits oignons, tout comme le bac. J’ai appris de nouvelles techniques, notamment l’utilisation du RAC que j’ai adaptée à mon bac et mes besoins, ça a été 2 années très intéressantes concernant le matériel récifal.

Mais le plus plaisant a été la partie vivante. Cela semble logique mais j’ai découvert tellement de choses que cela a largement dépassé mes attentes. Maintenir un SPS ou le Catalaphyllia me paraissait extrêmement compliqué tout comme les Synchiropus splendidus par exemple. Et pourtant, grâce aux nombreuses lectures, échanges, visites, rencontres… tout cela est aujourd’hui à ma portée et je suis enchanté du niveau atteint. Heureusement, j’ai encore beaucoup à apprendre car le récifal est à mon sens une discipline inépuisable en découvertes mais je pense avoir maintenant de bonnes bases pour continuer sereinement.

Tu fais partie de ce groupe de Fnriens qui sont aussi plongeurs. Tu as eu la chance de plonger sous les Tropiques. Quels sont les enseignements que tu as eu la chance de tirer de tes immersions dans le milieu naturel, à l’époque et rétrospectivement quand tu te replonges dans les souvenirs ?

A mon sens, si l’on pouvait mesurer ce que la plongée apporte à l’aquariophile et vice versa, c’est sans contexte l’aquariophilie qui apporte beaucoup de choses à la plongée ! Si je prends l’exemple de la mer rouge, nous étions à l’époque émerveillés par toute cette beauté et cette nature resplendissante. Et pourtant, nous ne savions même pas ce qu’était un Acropora. Notre premier bac étant venu après. J’ai un souvenir d’avoir vu une « boule avec des bâtons rouges », en haut d’un récif et me dire que c’était magnifique alors que je ne savais pas que c’était un oursin crayon ! Aux Seychelles, même si cela faisait quelques années que j’avais arrêté le premier bac, j’avais déjà beaucoup plus apprécié les animaux. En plus de savoir en identifier une bonne partie, lorsque l’on est conscient du temps qu’il faut à un corail pour grandir, on apprécie encore plus les plongées !  Ce qui est super aussi, c’est le fait de prendre du plaisir à observer un animal que l’on aurait à peine vu si l’on n’avait pas appris grâce à nos bacs ce que c’est. J’ai le souvenir d’une rencontre avec une magnifique Squille, d’une vingtaine de centimètres, la signaler à mon accompagnateur, et ce dernier n’y a même pas prêté attention, tant pis pour lui !  Même en Méditerranée, mon expérience récifale m’apporte beaucoup en plongée ! Cette année j’ai vu des animaux que je n’avais jamais rencontrés ou plutôt, que je n’avais jamais remarqué auparavant.

Notre dernière question et qui est rituelle : quel a été ton petit Bonheur du jour aujourd’hui, Julien ? ….

Cela faisait trois jours que je n'avais pas vu le Cryptocentrus cinctus, j'entendais son Alpheus claquer de temps en temps, mais aucun signe de vie du poisson. Je me suis dit que la crevette a malheureusement dû avoir un petit creux…. Et ce soir, il est réapparu: le bonheur !
Et comme je pars du principe que le bonheur, ça se partage, j’ai réalisé un petit film afin de vous donner une idée plus précise du plaisir que je peux avoir en face de mon bac…


 


Bien! Nous venons de passer de longs moments en ta compagnie, Julien. Nous te remercions  beaucoup du temps que tu nous as accordé pour faire ce splendide Bac à la Loupe grâce aux nombreux documents, photos, schémas et vidéos que tu nous as montrés( et je peux vous certifier que cela représente pour la personne cuisinée une énorme masse de travail). Cela a été un moment très instructif pour nous et nous espérons sincèrement que nous vous aurons, à tous,  fait partagé cette conversation qui marque la fin des Bacs à la Loupe pour 2013!

 

Equipe Rédaction : Ritalmatt, Liam & N_Dadou

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